Paradoxal, n'est-ce pas ? Ce qui les Français pensent des métiers des services à la personne
Une étude menée sur la perception des métiers des services à la personne par le cabinet Occurrence pour APEF montre que si 90 % des Français estiment que...
Paradoxal, n’est-ce pas ?
Ce que les Français pensent des métiers des services à la personne
Une étude menée sur la perception des métiers des services à la personne par le cabinet Occurrence pour APEF montre que si 90 % des Français estiment que les services à domicile sont importants et d’utilité publique, ils sont presque autant à considérer que ce ne sont pas des métiers valorisants. L’étude, dévoilée à quelques jours de la journée nationale des aides à domicile, fait ressortir préjugés et paradoxes de la population envers ces métiers.
APEF, enseigne spécialisée dans les services à la personne, révèle les résultats d’une étude sur la perception des Français à l’égard des métiers du “care”, autrement dit, de l’accompagnement à domicile. Les résultats mettent en lumière une double réalité : d’un côté, des préjugés encore bien ancrés ; de l’autre, une reconnaissance unanime de leur utilité sociale et de leur impact positif sur la qualité de vie des bénéficiaires. Cette étude révèle également des axes de valorisation importants, comme le lien humain et l’aide apportée aux familles, mais aussi les efforts à poursuivre pour mieux faire connaître et reconnaître ces métiers indispensables.
Des préjugés qui façonnent l’image des métiers des services à la personne : des métiers considérés comme féminins, mal rémunérés, exigeants et peu valorisés
L’étude montre que ces métiers du quotidien sont souvent associés à des préjugés persistants. Près de 60 % des Français associent ces professions à une faible rémunération, notamment pour les métiers d’assistant ménager, d’aide-soignant ou encore d’aide à domicile auprès des seniors.
De plus, ces métiers sont majoritairement perçus comme des métiers “féminins”, avec 71 % des Français associant cette image au métier de baby-sitter, 66 % à celui d’assistant ménager, 62 % à celui d’aide-soignant, et 58 % à celui d’aide à domicile auprès des seniors. Or, 20 % des intervenants à domicile chez APEF sont des hommes – et ils seraient peut-être encore plus nombreux si l’on dépassait justement ce stéréotype.
L’exigence, la faible valorisation de ces métiers ou encore la précarité font également partie des préjugés récurrents. Cependant, ces perceptions varient selon les publics, les utilisateurs de services à la personne se montrant souvent plus bienveillants et reconnaissants que les non-utilisateurs.
De plus, les réalités de travail et les trajectoires professionnelles sont beaucoup plus nuancées que ce que laissent entendre ces perceptions : des carrières peuvent se construire par des ponts avec des évolutions possibles, des formations, de l’expérience et peuvent permettre à un assistant ménager de devenir auxiliaire de vie ou encadrant d’agence. La preuve : 75 % des Français pensent que ces métiers n’offrent pas d’évolution de carrière, pourtant 25 % des encadrants d’agence chez APEF ont été intervenants à domicile.
De “boniche” à “magicien” : des surnoms stéréotypés pour qualifier les aides à domicile
Des termes dévalorisants comme “boniche” ou “servante” sont encore utilisés, affectant particulièrement les métiers liés au soin du foyer. Près d’un Français sur deux associe les métiers d’homme ou femme à tout faire et d’intervenant au terme “boniche”.
En revanche, les métiers du soin bénéficient d’une image bien plus valorisante. Le terme “magicien” est souvent attribué aux métiers d’aide-soignant(e) ou d’aide à domicile auprès des seniors. Certains vont jusqu’à qualifier ces professions de véritables “métiers d’anges gardiens”, soulignant leur importance et leur humanité.
Et pourtant : un rôle essentiel pour la société
Malgré les préjugés, les métiers des services à la personne sont unanimement considérés comme essentiels : 91 % des Français reconnaissent leur utilité pour la société. Ces professions jouent un rôle clé dans l’amélioration de la qualité de vie grâce à deux principaux axes :
D’une part, le contact humain, un atout particulièrement apprécié dans les métiers d’aide à domicile auprès des seniors (81 %) et d’intervenant à domicile (65 %).
D’autre part, le répit familial, qui est reconnu pour des services tels que l’aide à domicile auprès des seniors (64 %), le ménage et repassage (61 %), ainsi que l’intervention à domicile (57 %).
Les professions de l’aide, notamment celles des aides-soignantes ou aides à domicile auprès des seniors, sont fréquemment associées à des qualités telles que l’humain et l’écoute. Ces professions sont également perçues comme des métiers améliorant la qualité de vie familiale.
Le paradoxe des métiers du care
L'importance des métiers du care pour le bon fonctionnement de la société a longtemps été complètement invisibilisée. La crise de la Covid-19 a soudainement mis en lumière toutes ces activités humaines essentielles et pour autant jugées inférieures en prestige et en compétences.
Malgré cette prise de conscience, le décalage persiste. Utiles à l’ensemble de la société mais pas reconnus à leur juste valeur, c’est ce que disent en substance les Français dans l’enquête APEF sur les métiers des services à la personne (respectivement 90 % et 86 % des répondants).
La reconnaissance de ce décalage est peut-être un premier pas vers une meilleure reconnaissance sociale et sociétale de ces métiers. C’est en tout cas un préalable obligé nous dit Véronique Cayado, docteure en psychologie et responsable d’études au Lab Autonomia : “On raconte souvent qu'un des premiers signes de civilisation humaine est la présence d'un fémur cassé et réparé car cela prouve que quelqu'un a pris soin de cette personne le temps qu’elle se rétablisse. Ce récit est intéressant car il montre bien que, face à la nature profondément vulnérable des êtres humains, les activités qui permettent de prendre soin du quotidien des autres sont de celles qui rendent le monde habitable. Or l’équilibre des forces dans la société voudrait nous faire croire que ces activités valent peu, pour ne pas dire rien. On touche là au cœur de la structuration politico-sociale de nos sociétés. D’où la complexité à sortir de ce paradoxe de métiers jugés utiles au fonctionnement de la société mais pas reconnus à leur juste valeur. Peut-être que les besoins d'aide à domicile qui vont se faire de plus en plus criants avec le vieillissement de la population française vont participer à faire changer la donne dans le futur ?”.
Méthodologie de l’étude :
Enquête quantitative online réalisée par le cabinet Occurrence auprès de 1000 répondants représentatifs de la population française métropolitaine.
46 questions
1 question semi-ouverte
Quota : genre, âge, UDA 5 et CSP.
Date de recueil : 4 au 7 juillet 2024
Contacts presse :
APEF / Groupe Oui Care :
Marina Rezé : 07 63 75 10 59 / marina.reze@ouicare.com
Melly Tolmont : 06 65 46 15 05 / melly.tolmont@ouicare.com
À propos : Créé en 1992 à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier, le réseau d'agences de services à la personne APEF est né d'un constat : celui de la difficulté rencontrée par des particuliers, tant administrative qu'humaine, pour employer une aide à domicile. Le réseau s’est progressivement développé pour se fortifier fin 2006 en ouvrant son réseau à la franchise. APEF dispose aujourd'hui de plus de 150 agences réparties sur toute la France. Avec plus de 30 ans d’expérience et une qualité de prestations reconnue par près de 46 000 clients, APEF continue de mettre la satisfaction de ses bénéficiaires mais aussi de ses salariés et franchisés au centre de ses préoccupations. L’enseigne est engagée depuis 2004 dans une démarche qualité (NF Service) pour l'ensemble de ses agences. En 2016, APEF devient une marque du groupe Oui Care, leader national sur le marché des services à la personne. Retrouvez APEF sur www.apef.fr